Tennis
Tennis, Victoire - Olivier Perrin | Publié le 8.6.2015 | Modifié le 9.6.2015 | Temps de lecture 7 minutes
On aura donc vu Novak Djokovic pleurer, indique Libération. Acclamé par le central de Roland-Garros qui n’en aurait certainement pas fait autant si le Serbe avait gagné le tournoi, comme c’était prévu. Auparavant, on l’avait vu reculer, et ça, c’était encore plus inimaginable. On se demandait, avant le tournoi, qui serait capable de battre le numéro 1 mondial, intouchable depuis des mois. Ce ne fut pas Nadal, balayé en quarts. Ce ne fut pas Murray, écœuré en demi. Ce fut donc Wawrinka en finale.
Et quel Wawrinka! Il a déjoué les plans de l’épouvantail joli titre, non? C’est celui de L’Avenir qui, comme beaucoup de médias, insiste davantage sur la défaite de Novak Djokovic – un Djokovic maudit, titrent Les Echos – sur le court de la finale de Roland-Garros 2015 que sur la victoire du Vaudois, tout de même qualifié par le journal belge d’impérial. Mais aussi – indécrottables clichés – de petit suisse, avec minuscule, qui fut pile à l’heure… suisse pour son rendez-vous avec l’histoire et a matraqué le Serbe, écrit BBC Afrique.
Si Le Point préfère, lui, l’audacieux extra-terrien, Le Devoir estime que Stan the Man a joué dimanche une «symphonie». Et dire, pour le quotidien de Montréal, «que mi-avril, sur la terre battue de Monte-Carlo, Wawrinka, alors empêtré dans des problèmes conjugaux, n’était que l’ombre de lui-même». «Stupéfiant vainqueur», renchérit Le Monde, une «sensation», enchaîne Le Figaro; «Er hat es geschafft!» s’exclame simplement le Liechtensteiner Vaterland – «Il l’a fait!».
Le Bild allemand insiste plutôt, de son côté, sur le 20e titre en Grand Chelem de Serena Williams chez les dames – à ne pas oublier, après tout, hein? – qui «chasse le record» de… l’Allemande Steffi Graf (22 titres). Incorrigiblement chauvin, il ajoute «Armer Boris!», en référence au «pauvre»… Allemand Boris Becker, qui ne parvient pas à faire gagner son poulain serbe porte d’Auteuil. Où le niveau de jeu était remarquable, selon le New York Times «A memorable French Open men’s final.»
«Mamma che Wawrinka!», titre pour sa part la Gazzetta dello sport, alors que son confrère Tuttosport dit que «c’est lui, le roi de Paris»; il s’est livré à «un monologue». Et en Espagne, où la presse est encore tétanisée par le triomphe du Barça à Berlin? Le Suisse «scelle la malédiction» de son adversaire à Paris, pour As «la maldición (¿eterna…?)». Alors que l’Independent britannique doit avouer que dans «toutes les discussions autour de la quête de Djokovic, on avait oublié qu’il y avait un type qui s’appelait Stan the Man».
Le Wall Street Journal juge que celui-ci a un comportement imprévisible, qu’on ne sait jamais s’il faut compter ou non avec lui. Vendredi dernier, il titrait déjà avec malice «Une star suisse joue la finale française (Non, non, pas celle à laquelle vous pensez)». Résultat Djokovic devra donc «encore attendre» avant d’enlever le dernier tournoi du Grand Chelem qui lui lui manque, précise le Kurier autrichien.
Enfin, avec L’Equipe, «ayons une pensée fugace pour tous les goujats qui sifflèrent Stan Wawrinka, vendredi, après son succès en demi-finales contre Jo-Wilfried Tsonga. Non seulement le Suisse ne les méritait pas sur l’instant mais il a, hier, répondu de la plus fracassante manière à ces obtus.»
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